L’offensive républicaine sur le front de l’Èbre, l’été 1938, fut une opération militaire complexe. Une fois le passage de l’infanterie consolidé, c’était au tour des pontoners (bateliers) de construire les différents moyens de passage sur le fleuve, afin de permettre la communication entre les deux rives de l’Èbre. Leur mission était fondamentale : permettre le passage de l’armement lourd et en même temps faciliter l’évacuation des combattants blessés. Les unités chargées d’atteindre cette mission étaient appelées “Batalló de Pontoners Número 1” (bataillon de bateliers numéro 1), qui se sont consacrées à l’installation de moyens de passage légers tels que les passerelles d’infanterie et les ponts d’avant-garde, et le “Batalló de Ponts Pesats Número 3” (Bataillon de Ponts Lourds Numéro 3), qui s’est consacré à la construction de ponts en métal lourd et en bois. Leur travail a constamment été interrompu par la conjonction de deux pratiques de Franco : une action de bombardement aérien massif et l’impact dévastateur des crues provoquées par l’ouverture des écluses des réservoirs pyrénéens. Cette procédure aboutit à une destruction momentanée des ponts et à l’arrêt de l’offensive républicaine. Cependant, tout au long de la bataille, les pontoners ont maintenu les ponts opérationnels et une circulation permanente sur le fleuve.
L’ancien passage de bateaux d’Ascó fut un espace important, puisque une écluse y était installée. Il s’agissait d’une barge, un bac fluvial, qui a permis aux forces républicaines de communiquer dès les premiers instants de l’offensive, lorsque les pontoners (bateliers) n’avaient pas encore construit les ponts ou lorsqu’ils étaient détruits. Au même endroit, début janvier 1939, lors de l’offensive de Franco pour occuper la Catalogne, les forces des pontoners (bateliers) de Franco y ont installé un pont de bateaux.
Un autre endroit autour d’Ascó qui fut important pour la communication entre les deux rives est la zone des Reguers. C’est ici que les pontoners (bateliers) républicains ont construit un lourd pont en bois, qui est resté opérationnel pendant les premiers jours de la Bataille de l’Èbre.